mercredi 29 janvier 2014

Critique (humaniste et féministe) de Kaze Tachinu - Le Vent se lève




Sorti le 22 Janvier 2014
Réalisé par Hayao Miyazaki

Synopsis (merci Allociné) 

Inspiré par le fameux concepteur d’avions Giovanni Caproni, Jiro rêve de voler et de dessiner de magnifiques avions. Mais sa mauvaise vue l’empêche de devenir pilote, et il se fait engager dans le département aéronautique d’une importante entreprise d’ingénierie en 1927. Son génie l’impose rapidement comme l’un des plus grands ingénieurs du monde.

Le Vent se lève raconte une grande partie de sa vie et dépeint les événements historiques clés qui ont profondément influencé le cours de son existence, dont le séisme de Kanto en 1923, la Grande Dépression, l’épidémie de tuberculose et l’entrée en guerre du Japon. Jiro connaîtra l’amour avec Nahoko et l’amitié avec son collègue Honjo. Inventeur extraordinaire, il fera entrer l’aviation dans une ère nouvelle.



Après vision

Miyazaki, dans son dernier long-métrage d'animation, cherche à nous dépeindre le portrait de Jiro Horikoshi, un célèbre ingénieur en aéronautique du début du vingtième siècle, ou plutôt un "type bien" qui ne vieillit pas du début à la fin, qui se fiche de savoir pour quoi et pour qui il fabrique des avions tant qu'il peut fabriquer des avions, qui fume comme un pompier, et qui aurait pu être (un tant soit peu) féministe puisqu'il encourage sa soeur à faire des études de médecine, malgré les attentes d'une société qui voudrait qu'elle se case lors d'un mariage arrangé comme la future femme de Honjo, le pote à Jiro. Pote à Jiro qui d'ailleurs explique à ce dernier : "Faut bien AVOIR une femme et des enfants pour mieux réussir dans son travail", mais nooon lafâme n'est pas du tout objectivée, pensez-vous ! ^^

Mais non, même si Jiro n'a pas l'air d'approuver le mariage forcé, il n'a rien d'un féministe : il déclare ses sentiments pour Naoko, la femme qu'il aime depuis qu'il la connaît (...mais qu'il ne reconnaît même pas plus tard :'D) à son père et lui demande la permission de la séduire, avant de la consulter elle. D'ailleurs il ne perds pas son temps puisqu'il lui demande sa main dans la minute qui suit \o/. Il la sait tuberculeuse mais FUME à côté d'elle et la contraint à rester près de lui, et donc ne pas suivre son traitement au sanatorium, pour qu'elle puisse être à ses côtés pendant qu'il réalise sa passion, ce qui causera accessoirement sa mort. *humhum*

Passons sur le fait que le film passe un peu tout son temps à dédouaner le Japon dans le rôle d'allié de l'Allemagne nazie qu'il a joué lors de la seconde guerre mondiale en nous disant "bé oui nous les japonais on aime faire de beaux avions pour le plaisir et la passion de l'aviation, c'est les allemands qui veulent faire la guerre avec !"

Autres points noirs : une VF abominable, mal synchronisée, doublée d'un travail limité aux personnages principaux et secondaires ; on peut voir des centaines / milliers de personnes crier / parler en arrière-plan (voire carrément à côté des personnages) sans qu'aucun son ne sorte de leur bouche (c'est trèèès perturbant pour ma part >_>), une police secrète japonaise qui ne sert à RIEN vu que Jiro se balade où il veut sans souci (me dîtes pas qu'il l'ont recherché quand même), des personnages féminins soumis, strictement réduits à leur apparence physique et supposée / réelle fragilité, et qui n'ont aucune personnalité (et maintenant vous allez me dire "BEN OUI C’ÉTAIT LE MODÈLE FÉMININ JAPONAIS A L’ÉPOQUE LOL") excepté Kayo, la soeur de Jiro, encore que, elle est un peu reléguée à un rôle de "petite infirmière inutile" après l'obtention de son doctorat... --'

Beaucoup, beaucoup de points négatifs, mais on ne peut nier que le film est beau et l'animation travaillée, comme tous les précédents du maître Miyazaki ; on retrouve d'ailleurs parfois une partie de la poésie de ceux-ci lors des rêves de Jiro, ce qui aide à oublier un peu la lenteur et la gravité du film. Les bruitages faits à la bouche sont surprenants (cf : la scène du tremblement de terre) sans faire tâche, Joe Hisaishi continue à nous faire rêver de ses compositions mélodieuses, bref, un film imparfait, qui reste éblouissant.

dimanche 12 janvier 2014

Male Gaze

 
Taking your clothes off is not empowering.
Covering yourself up is not empowering.


Having the choice is what's empowering.